mercredi 27 octobre 2010

Histoire de régates...


Transats, courses, régates, ces évènements nautiques réunissent les terriens et les marins sur les côtes bretonnes tout au long de l'année. La Côte d'Emeraude accueille notamment le départ de la Route du Rhum depuis 1978,transat en solitaire qui relie Saint Malo à Pointe-à-Pitre tous les quatre ans ou encore la Cowes Dinard tous les ans qui relie Dinard à l'île de Wight depuis 1906.

Venue d'Angleterre, la compétition sur l'eau apparaît dès la seconde moitié du XIXe siècle à Cancale avec l'arrivée des anglais dans les stations balnéaires de la côte.
Le 31 août 1845, une première course de voiliers est organisée, cinq ans après celle du Havre, attirant dans un premier temps, les bourgeois rennais, les locaux et les premiers touristes. Les années qui suivent confirment le succès incroyable de ces régates cancalaises où la ville propose dégustations de fruits de mer et bals costumés. Petite commune, (la plus au nord de l'Ille et Vilaine), Cancale, accueille, le dernier dimanche d’août , des milliers de spectateurs, des anglais, des malouins, des rennais, des parisiens et des personnalités régionales.

Les premiers voiliers à concourir sont des bâteaux de pêche qui trouvent alors une nouvelle vocation le week-end. Les bisquines font leur effet avec leurs fines coques, leur haute mâture et leur voilure exceptionnelle.

L'enthousiasme croissant pour ces régates cancalaises incite Saint Malo, Saint Servan, Saint Suliac, Saint Briac (1878) et Dinard à organiser leurs propres courses de bateaux sous le Second Empire durant la période estivale.

Saint Malo se démarque par des courses originales faisant concourir des bateaux de plaisance et de pêche, des baleinières, des yoles à huit avirons ou encore des périssoires. Français et anglais se rencontrent autour de régates de yachts de plaisance à Dinard.

Considéré comme un loisir jusqu'à la Belle Epoque, le nautisme devient une réelle activité sportive après la Première guerre mondiale.

vendredi 8 octobre 2010

Aux origines de la Côte d'Emeraude

Le terme paraît aujourd’hui incontournable lorsqu’on évoque la côte étendue du Cap Fréhel à Cancale ; cette dénomination touristique apparaît à la fin du XIXe siècle où les bords de mer deviennent une destination privilégiée de la société bourgeoise. L’apparition du tourisme balnéaire en France lié entre autres au développement des voies de communications et à la naissance des trains de plaisir établit une certaine concurrence entre les stations du sud et celles du nord. Les bienfaits économiques de l’arrivée massive des touristes instaurent une véritable rivalité, relayée par les affiches des compagnies de chemins de fer.

La dénomination touristique est une invention littéraire assez récente ; en 1887, Stéphane Liégeard est le premier à utiliser l’expression « la Côte d’Azur » pour désigner l’ensemble des stations françaises au bord de la Méditerranée. Plus tard, l’avocat et chroniqueur local breton, Eugène Herpin, inventera la Côte d’Emeraude dans son ouvrage « La Côte d’Emeraude, Saint-Malo et ses souvenirs » en hommage aux couleurs si particulières de la mer, du ciel et de la végétation.

L’attrait pour la Côte d’Emeraude s’explique avant tout par la mer et ses plages (malgré leur orientation générale au nord) mais aussi par la beauté des paysages maritimes et la quantité de points de vue offrant des panoramas uniques sur les îlots et sur la cité historique de Saint Malo ou encore sur le fort Lalatte. La douceur du climat océanique, la végétation exotique et l’estuaire de la Rance attirent les urbains ainsi que l’histoire de la région et la richesse du patrimoine bâti de l’arrière-pays, telles que les malouinières. La station balnéaire se présente comme un véritable échappatoire à l’agglomération et à la résidence principale.

Rentrée en concurrence directe avec la Côte de Granit rose après la Première guerre mondiale où Saint Cast et Erquy attirent de plus en plus d’anglais, la Côte d’Emeraude attire de nouveaux visiteurs issus de classes plus populaires, les congés payés confirmeront ce phénomène.