mardi 8 mars 2011

La légende du Bag-Noz

Hé bien non, les légendes bretonnes ne tournent pas toutes autour de Brocéliande et des amours impossibles entre Merlin et Viviane, Memor ha Istor vous dévoile aujourd'hui un côté plus sombre de la culture celte, moins connue mais tout aussi passionnante.

Marin et d'origine Plouguernéenne, mon grand-père, me parlait très souvent des croyances bretonnes; parfois noires, lorsqu'il s'agissait de l'Ankou et des passeurs d'âmes. Parmi ces légendes, les marins connaissent très bien celle du Bag-Noz. Cette "barque de la nuit" pour certains et celle "des morts" pour d'autres est considérée comme le passeur d'âmes des marins noyés chez les celtes. A en croire les textes, ce qui n'est qu'une légende aujourd'hui a été une réelle croyance chez les bretons jusqu'au début du XXe siècle.


Inspirée de la mythologie grecque et egyptienne, une barque de couleur sombre emporterait les noyés pour sauver leurs âmes et les accompagner vers les îles Fortunées ou Bienheureuses (l'équivalent du paradis chrétien). Conduite par le batelier de la Mort, (qui peut être le premier ou le dernier mort de l'année selon les régions), la barque était le seul moyen pour les fantômes marins de ne pas se perdre dans les eaux troubles puisque selon la croyance l'âme d'un mort ne peut traverser un cours d'eau sans pont ou bateau.

Le batelier est l'équivalent de l'Ankou et de sa grinçante charrette pour les terriens. "Qui cherche à observer le Bag-Noz de son vivant, ne le voit plus". Dans le Golfe du Morbihan, on parle souvent de ce Bag-Noz comme d'une barque diabolique gardée par des chiens monstrueux et des fantômes "salis" par le crime de leurs vivants.

On dit des marins qu'ils portaient très souvent un anneau d'or à leur oreille pour payer le batelier si ils venaient à mourir en mer.Jusqu'au XXe siècle, on plaçait une pièce de monnaie au creux de la main d'un défunt pour qu'il puisse payer le passeur d'âmes, qu'il soit marin ou terrien.